Deux Continents du Sud

Une grande envie de découvrir les continents d'Afrique et d'Amérique latine. Après une première approche lors d'une année de voyage autour du monde, j'ai refait mon sac et suis parti le premier octobre 2013 pour satisfaire ma curiosité, avec l'intention d'échanger avec les populations locales, et de participer à des expériences de transformation sociale dans des contextes historiques et politiques différents de la région de Nantes et du Pays de Retz d'où je viens. Mes aventures sont à suivre sur ce blog…

Éducation populaire en Haïti


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Bonjou,
Kouman nou ye’ ?

Apres le créole capverdien, guyanais, martiniquais et guadeloupéen, c’est le créole haïtien qui ambiance mon environnement vocable aujourd’hui. J’ai posé mon sac à Jean Rabel, une ville de montagne dans le Nord Ouest d’Haiti. Je suis venu rendre visite et participer à la vie quotidienne du Centre Socioculturel des Jeunes: Makaya.

Apres plus de sept mois passés en Guadeloupe et dit au revoir aux amis, j’ai décollé de Pointe a Pitre dans un bus volant pour atterrir en deux heures de vol à Saint Domingue en République Dominicaine, pays voisin d’Haiti sur l’Île Hispaniola. Le décollage a été quelque peu laborieux: au bout de cinq minutes de vol, le pilote nous annonce une panne du moteur 2 et que nous devons retourner a Pointe a Pitre. L’atterrissage s’est déroulé en douceur mais j’ai serré des fesses. Une heure et demie après, nous ré embarquions dans un nouvel avion, les moteurs en état cette fois-ci.

Jean Rabel

 

 

 

 

Tatis

Tatis

J’ai donc décidé de faire exception à mes habitudes de transports terrestres et maritimes pour répondre à l’invitation de Tatis qui rentrait en France début mars. Je ne voulais pas simplement le croiser si j’avais encore attendu un voilier qui montait dans les Grandes Antilles. Tatis est un artiste peintre Haïtien de Jean Rabel. Il est à l’origine et membre fondateur avec Samuelle, sa femme, animatrice socioculturelle en France – on était camarade de promo DEFA, Celimene, la Présidente, aussi – du Centre Socio Culturel de Makaya.

Avant de quitter la Guadeloupe, les amis kayakistes de Molem Gliss au Moule ont organisé une dernière belle sortie en kayak avec apéro pique nique sur une plage a Port Louis. Excellant ! Finalement, en programmant mon départ au 9 février, j’ai pu profiter d’une ultime sortie pour naviguer vers la Pointe des Châteaux. D’autres copains kayakistes de mon club maternel de Sucé sur Erdre, sont venus passer avec leurs chéries, Laurent et Agnès, et Jean-Michel et Laurence, des vacances sur mon île d’adoption. J’ai joué les faux guides pendant les journées passées ensembles: promenades dans la mangrove; sur le sentier de la Pointe des Châteaux; plongées à Petit Malendure et bains bouillants à la Ravine Colas; sans oublier l’ascension de la Soufrière. J’ai quitté la Guadeloupe sur un bon final, et j’en garde d’excellents souvenirs et de bonnes expériences, grâce aux copains des associations Titè et Molem Gliss. Même à « Welcome Guadeloupe », où ma direction de séjour de vacances s’est déroulée dans des conditions difficiles, je retiens l’engagement de mon équipe pour mener notre projet jusqu’au bout.

Dimanche kayak à Port Louis

Dimanche kayak à Port Louis

A la Pointe des Châteaux

A la Pointe des Châteaux

En montant la Soufrière

En montant la Soufrière

A St Domingue j’ai logé deux nuits dans un backpacker situé dans la cité coloniale. Très joli ! Une grève des transports en Haiti a occasionné l’annulation de mon premier voyage en bus vers Cap Haïtien. Le lendemain, j’ai pu embarquer avec CaribeTours pour un trajet de six heures avec un repas servi, s’il vous plait ! J’ai passé deux nuits également à Cap Haïtien dans un petit hôtel, puis monté sur une moto taxi pour rejoindre Port de Paix en quatre heures. Petite auberge pour la nuit et le lendemain, une moto taxi pour arriver a Jean Rabel. Sur la route de Port de Paix, j’ai rencontré et voyagé avec Elèse, une jeune femme qui allait – incroyable ! – à Makaya pour aider a la cuisine du resto à l’occasion d’une soirée concert. Elle m’a donc amené directement jusqu’à Tatis.

Saint Domingue

Saint Domingue

Tatis et Dj Manu à Jean Rabel

Tatis et Dj Manu à Jean Rabel

Quel bel endroit ce centre Makaya ! Je suis installé dans la guesthouse avec vue sur les champs de bananes, les manguiers, les cocotiers et les arbres véritables. J’y vois quelquefois le pic et le taco d’Hispaniola, et aussi le tangara d’Haiti. Tatis m’a mis à l’aise toute suite, avec son sens de l’accueil chaleureux. Le soir même de mon arrivée, j’ai vu mon premier concert à Makaya pour une ambiance « Kompa », à l’occasion de la St Valentin. Petit à petit, j’ai fait connaissance avec l’équipe des volontaires. Makaya, c’est un lieu d’accueil pour les enfants et les jeunes de Jean Rabel pour encourager l’expression individuelle par le biais d’ateliers artistiques, d’actions culturelles et de loisir. https://assomakaya.wordpress.com/projet-initial-de-l-association/. Tatis, qui vit en France, reviens chaque année trois ou quatre mois à Jean Rabel pour évaluer les besoins et encourager l’équipe locale. Le Président Windzor m’a demandé de donner une formation sur les médias. J’ai répondu positivement en animant deux après-midi de formation sur l’éducation aux médias devant 18 participants venant des radios communautaires locales. A Makaya, on peut aussi faire de la radio. Nous venons tout juste de réinstaller l’antenne et l’émetteur. En attendant des fonds du siège à Nantes pour assurer le fonctionnement, la grille des programmes s’étoffe doucement. Les premiers essais sont plutôt convaincants.

La scène pour les concerts

La scène pour les concerts

L'espace accueil Makaya

L’espace accueil Makaya

Soirée Kompa à Makaya

Au studio Radio Makaya pou nou tout FM

Au studio Radio Makaya pou nou tout FM

Le lendemain de la soirée concert, le carnaval a pris les rues et les places de Jean Rabel pendant trois nuits. Timide le premier soir, j’ai dansé les deux autres nuits avec Sora – qui a rejoint depuis l’équipe de Makaya – ainsi qu’avec Tatis et Cie. Le carnaval, ici, est suivi à 100% par la population de Jean Rabel, comme dans les villes de Guadeloupe et du Cap Vert. Haiti est un pays très pauvre et reste dans une situation politique instable. Ils préparent les prochaines élections présidentielles pour la fin de l’année. Je leur souhaitent tous mes vœux pour réussir une émancipation comme les pays d’Amérique du Sud sont en train de le faire.

Mole Saint Nicolas

Mole Saint Nicolas

Mole Saint Nicolas

Mole Saint Nicolas

Port de Paix

Port de Paix

J’ai aussi exploré les alentours, comme Bord de Mer, au bout de la rivière, Mole St Nicolas, avec sa jolie baie protégée du vent, et Port de Paix, pour faire les grosses courses et aussi découvrir les paysages panoramiques sur l’île de la Tortue quand on monte dans les quartiers sur les collines voir la famille des copains Makayens. Je retrouve un coté de Mindelo, au Cap Vert. Quand il pleut dans la région de Jean Rabel, les routes deviennent impraticables par la boue. Il faut donc rester patient quand les besoins d’aller dans la grande ville Port de Paix se font sentir dans les moments pluvieux. Depuis ma présence, la pluie n’est jamais tombée plus de trois jours à suivre. Mais il arrive qu’elle tombe toute une semaine.

Samedi, un groupe de Troubadours vient jouer à Makaya. Ce sera mon dernier événement ici. J’ai l’intention de reprendre la route pour descendre dans le Sud et trouver un bateau pour rejoindre Cuba. La saison des cyclones arrive en juin, et je souhaite découvrir cette île voisine avant de retourner sur le continent Sud Américain… Maché byen ! Kenbe fèm, pa moli ! A yon lot soley !

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Cette entrée a été publiée le 18 août 2015 par .

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